Les troubles du comportement alimentaire comme l’anorexie et la boulimie sont de plus en plus fréquents dans notre société obnubilée par l’image. Quelles sont les caractéristiques de ces troubles, et comment les soigner ?
Le poids de l’image
Notre masse corporelle dépend d’interactions complexes entre notre génotype, nos régimes et notre alimentation, nos dépenses énergétiques ou encore, nos activités et notre composition corporelle (c’est-à-dire les caractéristiques de nos muscles et le pannicule adipeux présents dans notre corps). Ces interactions définissent notre poids. L‘échec ou la réussite des stratégies que nous mettons en œuvre pour le contrôler sont liés à l’image que nous avons de notre corps, ainsi qu’aux perceptions corporelles qui ne relèvent pas exclusivement de nos représentations, comme la faim par exemple.
Tous ces éléments sont directement régis par le fonctionnement de nos psychés. Ce contrôle peut dans certains contextes de stress, suite à un trauma ou une vulnérabilité génétique, aboutir à un dysfonctionnement psychique et/ou somatique. Certaines cognitions, émotions, et certains comportements s’en retrouvent affectés, causant des tableaux cliniques comme les crises de boulimie ou l’anorexie.
L’anorexie mentale
Ce trouble du comportement alimentaire se caractérise par une obsession du poids, de l’image corporelle et de l’alimentation, contrairement à l’anorexie simple qui est la perte du goût pour la nourriture. La personne atteinte d’anorexie mentale refuse généralement de manger ou adopte un régime drastique qu’il est impossible de suivre sur le long terme. Sa perception de son apparence corporelle est biaisée. L’une des origines de l’anorexie mentale renvoie au désir de changer son apparence, qui apparaît insatisfaisante, traduisant par là une impossibilité, pour la personne affectée, de se voir telle qu’elle est dans un miroir.
L’anorexie mentale se définit par la restriction des apports alimentaires, provoquant une diminution de la masse corporelle qui passe alors sous le poids de forme de l’individu, selon son âge, sa taille et son sexe. Elle s’apparente également à la peur intense de prendre du poids, marquant une altération de la perception du corps. Le poids de la personne influence alors directement, voire détermine l’estime qu’elle a d’elle-même.
La boulimie
La boulimie également relève des troubles de la conduite alimentaire, caractérisés cette fois par une ingestion importante, répétitive et durable de nourriture. Les crises de boulimie surviennent avec des comportements compensatoires et récurrents, comme des vomissements provoqués, l’abus de laxatifs, de diurétiques, de lavements ou d’exercices physiques excessifs. Les causes là aussi sont multiples : psychologiques (comme la dépression), sociales, familiales, génétiques, neuroendocriniennes…
Notons que la boulimie se distingue de la désinhibition. La restriction alimentaire peut favoriser le développement d’une désinhibition et mener, à long terme, à un poids plus important encore. Il est probable que ce soit un mécanisme très complexe qui se joue au niveau de l’hypothalamus, centre de contrôle de la faim.
D’autre part, certaines personnes présentent à la fois les symptômes de l’anorexie mentale et de la boulimie. Dans ce cas, on parle d’anorexie avec crises de boulimie.
Un travail sur soi
Un suivi psychothérapeutique avec un spécialiste est indispensable dans le traitement de ces troubles. Le psychothérapeute (il peut s’agir également d’un psychanalyste) poussera le patient à se plonger, autant que faire se peut, dans son subconscient. Suite à de longs échanges, le praticien amène le patient à retracer son histoire de vie, et à aviser sur les parcours qu’il a empruntés. Il l’aidera, au moyen de techniques particulières appelées thérapies comportementales et cognitives, à travailler son rapport à la nourriture, à l’image de son corps et à sa masse corporelle.
Les taux de réussite de ces thérapies pour l’anorexie et la boulimie sont très encourageants.
0 commentaires