Chez Freud, il y a deux sortes de représentations. D’une part, celle qui émane de la chose, c’est la représentation de la chose. D’autre part, il y a le lien entre la représentation des choses et le mot qui lui correspond. Cette dernière prend surtout un aspect sonore. Il est relatif au rapport entre le conscient et le préconscient. Pour désigner ces deux notions, Freud utilise depuis le tout début de ses travaux les termes Wortvorstellung (représentation de mot) et Sachvorstellung ou Dingvorstellung (représentation de chose).
Qu’est-ce que la représentation de chose ?
Le concept de la représentation se forme d’une manière assez précoce dans le langage de Freud. Le terme « représentation de chose » s’apparente beaucoup à celui qu’il évoque beaucoup plus tôt : c’est le terme de « traces mnésiques ».
Il ne donnera une définition beaucoup plus explicite que plus tardivement, en 1915, dans son essai de métapsychologie L’inconscient. Ainsi, il définit la représentation des choses non seulement comme une image contenue dans la mémoire reliée directement à la chose mais aussi une sorte de reliquat d’une image lointaine qui en découle. Il ne s’agit donc pas d’une image mentale fidèle de la chose réelle.
Qu’est-ce que la représentation de mot ?
La représentation de mot entre en jeu lorsque l’acte de la parole se relie à la conscience. Ainsi, l’image mémorielle est une forme caractéristique de la conscience. Lorsque l’image mémorielle est verbalisée, il y a une prise de conscience. Le mot et l’image mémorielle se consolident alors dans l’inconscient.
La conscience est donc la somme de la représentation de chose et de la représentation de mot. À côté de cela, l’inconscient se rapporte uniquement à la représentation de chose. Toutefois, la représentation de mot ne peut être réduite à l’aspect acoustique aux dépens de l’aspect pictural de l’image mémorielle.
Représentation de mot – Représentation de chose : le rapport sémantique
Le psychisme se construit dans une dimension spatiale. La représentation de mot et la représentation de chose y entretiennent des relations qui leur sont propres. Chacune d’elles n’a de sens que quand elle est prise dans cet ensemble et non de façon individuelle. Sa signification dépend donc de cette structure spatiale. Les liens entre les éléments, qui sont les représentations mêmes, sont régis par un code.
Ainsi, dès 1891, dans ses études neurologiques sur l’aphasie, Freud affirme déjà que le mot prend son sens par le biais du lien avec la représentation de chose. Le lien entre la représentation de mot et la représentation des choses est donc le fruit d’une association arbitraire.
Leur relation est analogue à celle décrite par la théorie de signe, telle que celle que les linguistes vont développer un peu plus tard. Ainsi, l’aspect acoustique, attribué à la représentation de mot, est le signifiant. Par ailleurs, l’aspect pictural attribué à la représentation de chose est le signifié.
En somme, dans la formation de l’inconscient, le langage tient une place primordiale qui est d’une telle importance que certains, à l’instar de Jacques Lacan, affirment que le premier conditionne même le second. D’ailleurs, dans son étude sur la représentation des mots, Alain Gibeault se le demande.
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