Le concept de narcissisme fait avant tout référence au mythe antique de Narcisse. Ce personnage se caractérise par son amour disproportionné de lui-même. Il est utilisé pour la première fois en psychanalyse pour désigner l’amour de soi, s’intégrant dans la phase normale du développement psychique de l’enfant. En psychologie clinique, le narcissisme désigne des troubles dont la manifestation se présente en société par certains comportements distinctifs.
Le narcissisme : un concept, plusieurs interprétations
Le terme narcissisme s’utilise en psychanalyse pour la première fois en 1899. C’est Näcke qui l’a introduit dans ses études sur les comportements pathologiques, mais ce concept et le terme ont suscité des débats au sein des spécialistes de la psychanalyse. Au cours du temps, il prendra plusieurs sens.
Ainsi, au début, il désignait tout simplement une perversion. Par la suite, il correspondait à un stade de la libido dans le développement psychosexuel. Il se référait également à une régression, une maladie physiologique, à l’hypocondrie et aux psychoses.
Le terme fait référence à un comportement relationnel. En l’occurrence, il désigne un attachement à un objet, ou encore un mécanisme d’intériorisation de la relation. Il fait aussi penser à un complément de la libido qui se manifeste sous la forme de l’égoïsme.
Selon les psychanalystes américains, ce mot désigne la focalisation de l’intérêt psychologique sur le moi. Il aurait comme manifestation pathologique le manque de l’estime de soi ou au contraire, un surestime démesuré de soi.
Le narcissisme sain ou narcissisme structurant
Spécialistes ou amateurs ont tendance à penser le narcissisme dans un sens négatif. En effet, même certains psychiatres et psychanalystes ne l’envisagent qu’au sens pathologique. Pourtant, le narcissisme sain et structurant existe. Il repose sur trois bases immuables : l’amour de soi, la confiance en soi et l’estime de soi.
Avant la mise en place de la confiance en soi, l’enfant se sent faible et vulnérable. Il en résulte un sentiment d’insécurité qui s’estompe progressivement pour acquérir, avec l’aide des parents, la confiance en soi, la confiance en autrui et en l’avenir. L’individu tend vers un but, un désir. Son estime de soi se définit par rapport à sa réussite dans l’acquisition de son objectif. Il s’agit donc de l’auto-jugement basé sur la conscience et la conscience de soi.
À ce propos, Rosenberg affirme qu’une forte estime de soi indique la tolérance, l’accord, la satisfaction personnelle et le respect de soi. Elle est souple et permet à l’individu l’adaptation à la réalité et à ses nouveaux besoins. Néanmoins, elle doit rester stable et ne pas diminuer ni s’hypertrophier. Sinon ce serait un cas pathologique.
Quelques cas de narcissismes pathologiques
Selon de nombreux auteurs, comme Freud, Nacht, Grunberger et Kohut, le narcissisme assure la survie de l’organisme. Il construit l’identité de l’individu et développe sa capacité à l’amour des autres. Un narcissisme ayant rencontré des vices de formation aurait donc de graves conséquences.
Les troubles narcissiques prennent leur origine dans les relations de l’enfant avec ses parents et pourraient avoir été causés par des traumatismes prématurés ou par des relations objectales précoces. La persistance de l’attachement à un objet empêche l’individu de faire confiance aux autres, de s’attacher à autre chose.
La défaillance du narcissisme peut donc entraîner le refus et de la dépendance excessive envers les objets extérieurs. Le défaillant narcissique adopte une attitude défensive contre le rejet en se montrant autonome et suspicieux. De ce fait, il ne s’attache pas à autrui. Ces troubles viennent avec l’agressivité et de graves conséquences sur la vie amoureuse.
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