En général, la perversion désigne une déviance par rapport aux normes et aux règles sociales. C’est toutefois un concept qui évolue beaucoup selon les époques et les milieux sociaux, car les religions, les mœurs et les lois font de même. Dans la vie quotidienne, le terme est utilisé aussi souvent que les autres mots. Quelquefois nous n’en réalisons même pas le vrai sens. Pour la psychanalyse, c’est une pulsion qui se détourne de son objet.
Le sens courant du terme
Il y a plusieurs définitions usuelles du mot perversion. Le point commun entre chaque version est l‘usage des mots « mal » et « écart » par rapport à ce qui est « moral » ou « normal ». Ainsi, la perversion fait penser à la débauche, à la corruption des mœurs, au diabolisme, à la méchanceté ou au vice.
Nous entendons également parler de « perversions sexuelles » qui se confondent avec perversion au sens courant du terme et qui s’utilisent aussi dans le sens psychologique. C’est également le cas dans la perversion narcissique. Pour s’écarter des termes courants, certains auteurs font la distinction entre perversion et perversité.
La perversion en psychanalyse
Le terme de perversion a été introduit en psychanalyse par Freud pour décrire un mécanisme pervers. C’est un phénomène psychique dont le but est de se protéger des peines intérieures. Les autres sont pour l’individu un moyen pour expulser sa frustration. Il s’agit donc d’une projection.
Il arrive qu’une personne soit victime d’une survalorisation de son égo. Dans ce cas, on parle d’une perversion narcissique. D’ailleurs, le narcissisme est un trait essentiel commun à toute forme de perversion.
On parle également d’une perversion sexuelle lorsque l’individu utilise le partenaire comme objet, sans tenir compte de ses désirs, dans l’assouvissement des siens. Dans ce cas, il impose une relation sexuelle forcée et à sens unique.
Quoi qu’il en soit, la perversion est un processus de défense. Chaque individu peut y avoir recours à un moment ou à un autre, mais, dans certains cas, il arrive qu’une personne l’adopte comme son mode de vie psychique privilégié. Ce mode de fonctionnement la rend plus à l’aise pour des raisons diverses.
Les différentes formes de déviances perverses
Dans l’approche psychanalytique de Freud, la perversion ne prend pas seulement cette forme de dichotomie entre normal et anormal. Il adopte une vision plus structurée. Elle est perçue en matière de but et d’objet. À côté de cela, il y a aussi la pulsion.
Pour lui, la perversion peut se présenter sous différentes formes, comme un changement d’objet par exemple. L’individu peut choisir un partenaire différent : un partenaire du même sexe, un animal, un objet. Dans certains cas, il s’agira d’un changement de but. C’est le cas du voyeur et de l’exhibitionniste. D’autres se voient changer la zone de leur plaisir comme pour la sodomie et le fétichisme. D’autres encore ne retrouvent le plaisir que lorsqu’ils remettent en scène un souvenir d’enfance.
La conception contemporaine de la perversion
Plus tard, certains experts penseront que la perversion n’est pas seulement d’ordre sexuel. Elle peut avoir des objets divers et consiste en l’assujettissement d’autrui. Le cadre de cet assujettissement peut être d’ordre familial, professionnel ou sentimental. Il est possible qu’il n’y ait aucune visée sexuelle. Ainsi, outre les perversions d’ordre sexuel, il y a également des perversions d’ordre moral, ou de caractère.
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