Le terme acting out est la traduction anglaise du terme allemand « agieren ». Celui-ci est traduit par l’expression « passage à l’acte » en français. Ce terme est apparu dans le lexique de Sigmund Freud pour la première fois en 1905. Onze ans plus tard, il le définit comme l’exécution active d’une chose qu’un individu a oubliée ou refoulée. Il l’exécute tout en ignorant qu’il s’agit d’une reproduction.
Qu’est-ce que l’acting out ?
Lacan distingue entre le passage à l’acte et l’acting out. Selon lui, d’un côté le passage à l’acte est une sorte d’acting out non verbalisé.il est dénué de sens. De l’autre côté, l’acting out est une action verbalisée, il est pourvu de sens. Dans le passage à l’acte, il y a l’idée de franchir une limite entre une posture et une autre. Il résulte d’un besoin d’apaiser une tension psychique insupportable. Ce passage à l’acte se fait de manière soudaine, impulsive. C’est même parfois violent et dangereux. Il peut également être conforme ou non à la situation réelle.
C’est une réaction à un fait ou une situation de tension interne qui le déclenche. Chez la personne qui le fait c’est le signe d’une frustration non tolérée ou moi dont la limite est fragile. Il peut également être interprété comme un besoin de se confronter à la loi ou un besoin du sujet de s’identifier à l’objet. Le passage à l’acte peut être destructeur, mais il peut aussi être constructif.
L’acting out selon la psychanalyse
En psychanalyse, le passage à l’acte se manifeste comme étant un moment violent de rupture des mécanismes de relations auparavant dirigé par la verbalisation. Le langage structure le sujet humain. Avec sa valeur symbolique, il structure son expérience.
L’enfant effectue une transition. Il part d’un monde corporel et pulsionnel pour aller vers un autre qi est imaginaire. Cet univers de destination est celui de l’omnipotence, de la puissance absolue, de la haine et de l’agressivité. Après cela, le langage lui donnera la possibilité d’accéder à un monde structuré. Celui-ci s’organisera autour de l’impératif et de la nomination en se servant des symboles langagiers.
Le fait de nommer mène à l’acceptation des règles. La structuration du le langage et de toute sa symbolique nécessite le rejet de l’objet primordial donneur de toute puissance représenté par la mère. A partir de là, il doit reporter ses satisfaction et compléter les lacunes par un éventail d’objets de substitution. Mais ces derniers n’arriveront jamais à remplacer ce premier objet affectif. Lacan identifie cette quête de la satisfaction au désir. Ce dernier se fonde sur le manque et la perte de l’objet. Le sujet émerge alors au moment où il se sépare de l’objet poussé par la symbolique du langage.
L’acting out et la dysfonction du langage
L’acting out est donc le reflet de la dysfonction du langage. L’action est une réplique provisoire et extrême devant cette défaillance et cette carence de la relation à l’objet. L’action réalise ce que le langage a échoué à faire : l’écartement de l’objet. Celui-ci est donc l’expression de la défaillance du rapport du sujet à l’objet. En l’occurrence, il s’exprime par exemple dans la psychose, l’homicide, le suicide. Il peut aussi s’exprimer plus communément par un acte matérialisé : casser une vitre, renverser une chaise
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