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Le TDAH chez l’adulte : le comprendre

Lorsqu’on parle de TDAH (Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité), on pense souvent à un enfant turbulent, agité, distrait ou « dans la lune ». Pourtant, près de 60 % des enfants TDAH le restent à l’âge adulte, avec des manifestations souvent différentes, plus intérieures, mais tout aussi handicapantes.
Le problème ? Beaucoup d’adultes ignorent qu’ils sont concernés, ou vivent avec un sentiment d’échec, de honte ou de « décalage », sans comprendre pourquoi.

Longtemps considéré comme un trouble de l’enfant, le TDAH – trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité – touche aussi les adultes. Pourtant, il reste largement sous-diagnostiqué une fois l’enfance passée, notamment en raison de préjugés, d’une méconnaissance générale du sujet ou encore d’une difficulté à faire le lien entre les symptômes et la souffrance réelle. Comprendre le TDAH chez l’adulte, c’est offrir à de nombreuses personnes un soulagement, une reconnaissance, et surtout des pistes concrètes pour mieux vivre.

Qu’est-ce que le TDAH chez l’adulte ?

Le TDAH est un trouble neurodéveloppemental qui persiste souvent à l’âge adulte, même s’il se manifeste différemment que chez l’enfant. On estime qu’environ 4 % à 5 % des adultes sont concernés, mais que seuls 10 à 20 % sont réellement diagnostiqués.

Chez l’adulte, le TDAH ne se traduit pas nécessairement par une hyperactivité visible. Il peut plutôt s’exprimer par :

  • une difficulté à se concentrer ou à maintenir l’attention,

  • une tendance à l’impulsivité (réactions vives, décisions précipitées, difficulté à attendre),

  • une agitation intérieure, une incapacité à “poser son esprit”,

  • une procrastination chronique,

  • une mauvaise gestion du temps, des oublis fréquents,

  • une difficulté à terminer les tâches commencées,

  • des troubles de l’organisation et du fonctionnement quotidien,

  • une tendance à l’ennui rapide, une recherche constante de stimulation.

Ces symptômes ne sont pas simplement des traits de caractère : ils s’accompagnent souvent d’une souffrance réelle, de sentiments de dévalorisation, voire de troubles anxieux ou dépressifs associés.

Les conséquences dans la vie adulte

Le TDAH peut impacter tous les domaines de la vie :

Professionnellement :

Un adulte TDAH peut rencontrer des difficultés à rester concentré sur une tâche longue ou monotone, à respecter des délais, à s’organiser. Cela peut freiner sa carrière, malgré un potentiel souvent très élevé. Beaucoup d’adultes TDAH sont créatifs, intuitifs, passionnés – mais ont du mal à “rentrer dans les cases”.

Socialement :

Les relations peuvent être compliquées par une impulsivité, une hypersensibilité émotionnelle, une tendance à interrompre ou à monopoliser les échanges, ou encore à oublier des rendez-vous, des engagements.

 Sur le plan personnel :

L’estime de soi est souvent fragilisée. Ces adultes se disent “fainéants”, “désorganisés”, “incapables”, car ils n’ont pas compris que leur cerveau fonctionne différemment. Beaucoup traînent avec eux un sentiment d’échec depuis l’école.

Les forces du cerveau TDAH

Ce qu’on oublie trop souvent, c’est que les personnes avec un TDAH ne sont pas seulement “déficitaires”. Leur cerveau est souvent :

  • créatif et hors norme,
  • doté d’une intuition vive,
  • curieux,
  • capable de pensée en arborescence,
  • excellent en gestion de crise ou sous pression,
  • plein d’idées nouvelles, souvent en avance sur leur temps.

C’est un feu intérieur qui, mal dirigé, peut brûler… mais bien accompagné, peut illuminer.

Un diagnostic tardif, mais libérateur

Nombre d’adultes découvrent leur TDAH à l’occasion du diagnostic d’un enfant… ou après un burnout, une dépression, ou un parcours thérapeutique. Le diagnostic peut être posé par un psychiatre spécialisé après une évaluation complète. Il s’appuie sur des questionnaires, une anamnèse détaillée, et parfois des tests neuropsychologiques.

Recevoir ce diagnostic peut être un véritable soulagement : enfin une explication logique à des années de mal-être ou d’incompréhension. Ce n’est pas un manque de volonté : c’est un fonctionnement neurologique particulier.


Les causes du TDAH

Le TDAH n’est pas lié à une mauvaise éducation ou à un manque de motivation. C’est un trouble multifactoriel, avec :

  • une base neurogénétique (les études montrent une forte composante héréditaire),

  • des facteurs environnementaux (prématurité, stress prénatal, consommation de substances pendant la grossesse…),

  • une différence dans les circuits neuronaux impliquant la dopamine et la noradrénaline, deux neurotransmetteurs essentiels à la régulation de l’attention et de l’impulsivité.

Quels traitements et accompagnements ?

Il n’existe pas de “remède” au TDAH, mais de nombreux outils permettent d’en atténuer les effets et d’améliorer la qualité de vie :

– Médicamenteux :
Des traitements stimulant les fonctions dopaminergiques (comme le méthylphénidate) peuvent être proposés dans certains cas. Ils agissent sur la concentration, la régulation émotionnelle, l’impulsivité.

– Thérapies comportementales et cognitives (TCC) :
Elles permettent de mettre en place des stratégies concrètes de gestion du temps, d’organisation, de planification, mais aussi de travailler sur l’estime de soi et la gestion émotionnelle.

– Thérapies alternatives :
La méditation de pleine conscience, l’hypnose, la sophrologie ou encore les approches corporelles peuvent aider à canaliser l’agitation intérieure et à mieux se reconnecter à soi.

– Coaching spécialisé :
Des professionnels formés au TDAH peuvent accompagner les adultes à définir leurs objectifs, trouver leurs propres routines, et valoriser leurs forces.

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