La dysphorie de genre implique un conflit entre le sexe physique ou assigné d’une personne et le genre auquel elle s’identifie. Les personnes atteintes de dysphorie de genre peuvent être très mal à l’aise avec le sexe qui leur a été attribué, parfois décrites comme étant inconfortables avec leur corps (en particulier les développements pendant la puberté) ou mal à l’aise avec les rôles attendus du sexe qui leur est attribué.
Les personnes atteintes peuvent souvent éprouver une détresse importante et/ou des problèmes de fonctionnement associés à ce conflit entre la façon dont elles se sentent et se pensent (dites de sexe vécu ou exprimé) et leur sexe physique.
Le conflit de genre affecte les gens de différentes manières. Cela peut changer la façon dont une personne veut exprimer son sexe et peut influencer son comportement. Certaines personnes peuvent se travestir, certaines peuvent souhaiter une transition sociale, d’autres peuvent souhaiter une transition médicale avec une chirurgie de changement de sexe et/ou un traitement hormonal. La transition sociale implique principalement la transition vers les pronoms et les salles de bain du genre affirmé.
Les personnes atteintes de dysphorie de genre peuvent exprimer leur véritable identité et peuvent ouvertement affirmer leur identité de genre. Elles peuvent utiliser des vêtements et des coiffures et adopter un nouveau prénom. De même, les enfants atteints peuvent exprimer le souhait d’être du sexe opposé et affirmer qu’ils sont (ou deviendront) du sexe opposé. Ils choisissent un prénom du sexe opposé. (La transition médicale n’est pertinente qu’au début et après le début de la puberté.)
La dysphorie de genre n’est pas la même chose que la non-conformité de genre, qui se réfère à des comportements ne correspondant pas aux normes ou stéréotypes de genre assignés à la naissance. Les exemples de non-conformité de genre (également appelés expansivité de genre ou créativité de genre) incluent les filles se comportant et s’habillant d’une manière plus socialement attendue que les hommes. La non-conformité de genre n’est pas un trouble mental. La dysphorie de genre n’est pas la même chose qu’être gay/lesbienne.
Alors que certains enfants expriment des sentiments et des comportements liés à la dysphorie de genre à 4 ans ou moins, beaucoup peuvent ne pas exprimer leurs sentiments et leurs comportements avant la puberté ou bien plus tard. Pour certains enfants, lorsqu’ils deviennent pubères, ils se retrouvent soudain incapables de s’identifier à leur propre corps. Certains adolescents ne peuvent même plus prendre une douche ou porter un maillot de bain et/ou adoptent des comportements d’automutilation.
Qu’est-ce que la dysphorie de genre ?
La dysphorie de genre est une absence de concordance de genre entre le genre assigné à la naissance, et les expériences de genre vécues. Cela crée une véritable souffrance de vivre quotidiennement, sous l’apparence physique et l’état civil correspondant à son sexe de naissance. Au cours de l’Histoire, différents champs scientifiques ont tenté d’élaborer des hypothèses explicatives à l’origine de la dysphorie de genre, toutefois aucune de ces hypothèses ne peut en apprécier la complexité.
Quelles en sont les causes ?
Les causes de la dysphorie de genre sont multiples. Le monde scientifique lui attribue principalement une cause génétique, dans la mesure où pour des parfaits jumeaux, si l’un a cette condition, il y a de grandes probabilités que l’autre aussi. Une défaillance du gène NR3C4 serait en cause pour une déficience de la production des hormones comme la testostérone et la dihydrotestostérone chez l’homme, tandis qu’une mutation dans l’expression du gène CYP17 viendrait affecter la production de progestérone et de prégnélonone chez la femme. Une explication liée à la taille du noyau du lit de la strie terminale serait également évoquée.
La dysphorie de genre n’est pas une maladie !
La présence de cette condition dans le DSM-5 questionne et peut offusquer, dans la mesure où il s’agit d’un manuel diagnostique des troubles mentaux. En outre, si par le passé, on conditionnait les gens atteints de ce trouble à accepter leur biologie, ce n’est plus le cas. Actuellement, en thérapie, on accompagne le patient dans sa souffrance, et surtout sa subjectivité. Il s’agit là d’ouvrir et de guider le patient dans sa réflexion et non pas de rabattre des faits cliniques sur des critères diagnostiques ou des préjugés.
Comment faire face à cette dysphorie ?
Le thérapeute se rend disponible à accueillir le projet de chacun, dans un cadre neutre et bienveillant. Cela permet d’aborder les préoccupations autour de l’identité et plus précisément l’identité sexuelle, de développer un questionnement associé, et également d’accompagner en cas de difficultés sociales ou familiales. L’abord clinique est donc multidisciplinaire, tenant compte de la génétique, des hormones, du psychisme, du développement, et de la structure familiale et sociale.
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