Le terme « refoulement originaire » se réfère à un processus théorique, considéré par Freud comme le moment d’origine de la répression. Ce concept a pour objectif d’éviter le mécontentement ou la contrariété et de protéger un individu contre les désirs nuisibles qui peuvent causer de la douleur ou de l’anxiété.
Refoulement originaire : origine du concept
Dans le terme allemand Urverdrängung, « refoulement originaire » ou « répression primitive », le préfixe «ur» désigne cet aspect primordial, car il signifie « original », « des origines ». Il ne fournit cependant aucune clé pour comprendre la signification du refoulement originaire. Parallèlement à Urvater, père primitif de la horde, et Urszene, scène primitive, Urverdrängung désigne la matrice, en quelque sorte, de l’interdiction de la connaissance de ce qui était autrefois connu. Vue sous cet angle, la répression primitive est bien plus qu’un postulat. Le concept a été décrit comme « un coup de force épistémologique ». Il marque le point de basculement entre l’inconnaissable et les premiers signes du fonctionnement mental, comme « inaugural et structurant ».
Développement du concept dans les œuvres de Freud
Freud affirme que le refoulement originaire est le plus souvent causé par une poussée d’anxiété qui conduit à la répression du désir. L’esprit répond à l’anxiété en s’engageant dans une répression primaire et en protégeant un individu contre les désirs malvenus qui peuvent être préjudiciables à son sens de soi ou du monde.
Le second compte rendu de Freud affirme que la répression primaire se produit lorsque la satisfaction d’une demande est censée comporter un danger externe. De même, « la situation instinctive que l’on craint renvoie en fin de compte à une situation de danger extérieur ». La principale source de danger se situe à l’extérieur, sous la forme d’injonctions parentales.
Le refoulement originaire ne peut presque jamais être réalisé sans l’aide supplémentaire de l’éducation, de l’influence parentale. Ces aides restreignent l’activité de l’ego par des interdictions et des punitions, et encouragent ou contraignent la mise en place de la répression.
Le complexe d’Œdipe fournit une illustration de cette vision. Le jeune garçon croit que la possession de sa mère serait souhaitable, mais le désagrément à la perspective d’une castration l’emporte sur cela, motivant la répression du désir libidineux.
La répression originaire exige des efforts persistants.
Freud évoque l’anticathexis comme le mécanisme qui représente la dépense permanente [d’énergie] d’une répression primitive. Il est le seul mécanisme qui y soit impliqué ; quant à la « répression proprement dite », le retrait de la cathexis préconsciente joue également un rôle. Pendant la période primitive où l’inconscient est lui-même constitué, si une force peut être dirigée vers la tâche de contre-cathexis, cela ne peut être fait que par une agence mentale différenciée. Dans la mesure où le surmoi est formé suite à la répression primitive, l’ego est supposé être l’agent responsable ici.
Bien que la nature précise et la force motrice de cette anticathexis initiale puissent être obscures, Freud a proposé une hypothèse économique concernant sa formation. Il est hautement probable que les causes immédiates des répressions primaires soient des facteurs quantitatifs tels qu’un degré excessif comme la percée du bouclier protecteur contre les stimuli.
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