La réalité virtuelle est une technologie de simulation qui au moyen d’un casque place le sujet dans un environnement artificiel, créé par des logiciels informatiques. L’immersion est totale.
À quoi sert la réalité virtuelle ?
La réalité virtuelle intervient dans les thérapies visant à soigner les troubles phobiques, de l’ordre de l’amaxophobie, l’agoraphobie, la claustrophobie, l’hématophobie, ou encore l’aviophobie. L’efficacité de cet outil est également avérée dans le traitement de certaines addictions, comme le tabagisme, l’alcoolisme, ou encore les troubles du comportement alimentaire. De manière générale, la réalité virtuelle fonctionne dans les thérapies qui sont axées sur le traitement de l’anxiété, des peurs (anxiété chronique, stress post-traumatique…) ou de la dépression.
La partie comportementale de cette méthode nous a été décrite par le spécialiste Rodolphe Oppenheimer, pionnier des expositions par la réalité virtuelle (TERV) et auteur de l’ouvrage Se libérer des troubles anxieux par la réalité virtuelle, aux Éditions Eyrolles (Malbos, Lançon). Ses recherches sont restituées dans cet ouvrage.
Comment cela fonctionne-t-il ?
Équipé d’un casque de réalité virtuelle, Rodolphe Oppeinheimer nous plonge dans un univers capitonné. Nous sommes progressivement exposés à différentes situations, les plus réalistes possible et celles susceptibles de déclencher notre phobie. Le processus est progressif, il s’agit d’éviter toute confrontation abrupte, à la différence des méthodes qui ont pu être employées jusqu’à maintenant dans le traitement de ces troubles. Cette exposition progressive permet de réorganiser les circuits cérébraux, et les réponses automatiques déclenchées par les zones cérébrales liées à la peur. Nous évaluons ici la portée de la réalité virtuelle sur notre psychisme avec l’idée de guérir l’acrophobie, ou la peur des hauteurs. C’est alors que nous nous apercevons qu’une grande partie de nos craintes est bien présente avant même d’être en hauteur : la veille, accoudés sur une terrasse, nous sentions l’angoisse monter à la seule idée de ce rendez-vous qui, par la force des choses, allait nous confronter à notre peur du vide. La peur d’avoir peur pourrait être encore plus angoissante que la peur en elle-même.
Ce raisonnement nous renvoie à l’idée que nous sommes phobiques de nos pensées davantage que du vertige ; nos pensées seraient-elles à elles seules un vertige ? Traiter l’acrophobie, comme tout autre phobie ou affects débordants, peut demander un peu de temps, mais le confort de vie qui en résulte, sans phobie, sans conduite d’évitement, est sans pareil.
Pour aller un peu plus loin…
Dans son ouvrage Peurs, angoisses, phobies par ici la sortie, paru aux Éditions Marie B, le psychanalyste Rodolphe Oppenheimer traite de façon exhaustive un certain nombre de thèmes comme les phobies (peur de conduire, peur de prendre l’avion, peur des araignées, peur d’avoir peur), ou encore les addictions. C’est à travers la rencontre avec l’auteur et la sensibilisation à son approche thérapeutique qu’il étaye par des outils innovants, que nous avons pu travailler sur cette phobie de la hauteur. Sa méthode repose sur le principe d’exposition aux situations et aux objets créant l’angoisse et la panique ; le thérapeute guide le patient à son rythme dans la situation virtuelle, et lui permet ainsi de lutter efficacement contre ses peurs.
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