La peur des gens, des relations sociales, quelles qu’elles soient, sans distinction d’âge, de sexe, de milieu ou autre critère, se nomme anthropophobie.
Bien que souvent trouvés sous le nom de misanthropie, ces deux comportements sont à distinguer, car l’anthropophobie est une peur exagérée et irrationnelle des gens tandis que la misanthropie est plutôt un comportement d’ordre philosophique et moral engendrant une haine de l’humain.
Phobie sociale par essence, l’anthropophobie peut devenir très handicapante puisqu’elle entraîne le retrait social (et donc professionnel) de la personne qui en souffre.
Le diagnostic de l’anthropophobie
C’est le médecin qui posera le premier le diagnostic de cette phobie. Grâce au Manuel de Diagnostic des Troubles Mentaux (DSM 5), en écoutant le patient, il déterminera s’il y a phobie si :
– L’angoisse générée est disproportionnée au rapport à la situation rencontrée,
– Elle est persistante,
– Elle persiste depuis plus de 6 mois,
– Elle occasionne des troubles graves sur la vie quotidienne (incapacité à aller à l’école, au travail, à se faire des amis…),
– Elle n’est pas causée par un autre trouble.
Les causes de la peur des gens
Si l’anthropophobie prend généralement naissance durant l’adolescence (entre 13 et 18 ans), elle peut demeurer à l’âge adulte et provenir de différentes sources comme :
– Des comportements normés (être élevé par un ou des parents souffrant eux-mêmes de cette peur panique peut faire ressentir l’autre comme étant un danger),
– Une phobie scolaire,
– Des humiliations (parentales, à l’école…) plus ou moins répétées,
– De harcèlements scolaires.
Les conséquences physiques, psychiques et comportementales
Lorsque le patient atteint de cette phobie va devoir affronter une situation anxiogène, elle va bien souvent ressentir des troubles physiques tels que :
– Tremblements
– Rougissements
– Bégaiements
– Une augmentation du rythme cardiaque
– Une douleur abdominale
– Des diarrhées soudaines….
Psychologiquement, l’anthropophobe s’isolera pour demeurer en la seule compagnie qu’il supporte : la sienne. Il souffrira d’une timidité excessive qui peut provoquer des attaques de panique.
Le comportement dicté par cette phobie des personnes tient le sujet totalement isolé, replié sur lui-même à l’instar d’une personne pouvant souffrir d’autisme.
Traitements possibles pour l’anthropophobie
Plusieurs traitements ont fait leurs preuves dans la prise en charge de cette phobie, notamment :
– La psychanalyse, qui permet de déterminer l’origine même du trouble et donc de traiter le mal à la racine,
– La TCC (thérapie cognitivo-comportemenatle), qui propose au patient de s’exposer graduellement, en imagination ou dans une situation réelle, à sa peur afin de modifier ses comportements (la fuite par exemple),
– L’hypnose ericksonienne pour « reprogrammer » le cerveau et donc les façons d’aborder sa peur,
– l’EMDR (mouvements rapides des yeux), lorsque le traumatisme d’origine est connu,
– Des techniques de relaxation en complément (méditation, respiration guidée, cohérence cardiaque…).
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