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Une boule dans la gorge, le cœur qui s’emballe, l’impression de manquer d’air, de perdre le contrôle… Les crises d’angoisse, ou attaques de panique, peuvent surgir à tout moment. Le plus déroutant ? Elles apparaissent souvent « sans raison apparente ». Rien ne semble justifier ce déferlement d’angoisse. Pas de danger immédiat, pas de drame en cours. Et pourtant, le corps et le psychisme réagissent comme si un péril invisible menaçait. Pourquoi ? Que se passe-t-il dans ces moments-là ? Et comment l’expliquer ?

Cet article propose d’explorer en profondeur les mécanismes des crises d’angoisse, en les éclairant à la lumière des neurosciences, de la psychologie et de l’expérience subjective.

Comprendre ce qu’est une crise d’angoisse

La crise d’angoisse, ou attaque de panique, est une manifestation intense et soudaine d’anxiété. Elle peut durer de quelques minutes à une demi-heure. Les symptômes sont souvent spectaculaires : palpitations, hyperventilation, tremblements, sueurs, nausées, vertiges, sensation de mort imminente ou de devenir fou.

Mais au fond, la crise d’angoisse est une réaction du système nerveux autonome. Le corps déclenche, sans cause tangible, une alerte similaire à celle qu’il déclencherait face à un danger réel : c’est le fameux « mode survie », ou réaction de lutte ou de fuite (fight or flight).

Quand l’alerte ne correspond à aucune menace

Ce qui trouble tant les personnes qui en souffrent, c’est l’apparente absurdité de la crise : « je n’ai aucune raison d’être angoissé(e) ». Pourtant, la crise ne survient jamais par hasard.

L’origine peut être inconsciente, physiologique, émotionnelle ou contextuelle. Voici quelques pistes :

  • Une mémoire émotionnelle réactivée : une odeur, un lieu, une musique, ou même un mot peuvent, sans qu’on en soit conscient, réactiver une mémoire traumatique enfouie. Le corps, lui, se souvient, et réagit.

 

  • Une accumulation de stress : parfois, le corps encaisse trop longtemps sans relâche. Et soudain, une crise survient comme un trop-plein. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

  • Des pensées automatiques ou inconscientes : même si tu ne perçois pas consciemment de menace, ton cerveau peut en interpréter une. Certaines pensées fugaces, non identifiées, activent le système d’alerte.
  • Un terrain anxieux préexistant : les personnes hypersensibles, perfectionnistes, ayant vécu des insécurités précoces ou un environnement instable peuvent développer une vigilance intérieure constante.

Le cerveau face à une menace floue

Les neurosciences ont mis en lumière le rôle central de l’amygdale, une petite structure du cerveau émotionnel, dans le traitement de la peur. Elle agit comme un détecteur d’alerte. Lorsqu’elle perçoit une menace (réelle ou symbolique), elle envoie immédiatement un signal au corps : « prépare-toi à fuir ou à te défendre ! ».

Mais l’amygdale ne fait pas toujours dans la nuance. Elle peut s’enclencher face à des signaux très faibles, ambigus, ou même trompeurs. Par exemple : un cœur qui bat un peu plus vite (à cause d’un café ou d’un exercice) peut être interprété comme le signe d’un danger imminent. Le cerveau interprète alors une sensation physique normale comme le début d’un malaise… et déclenche une crise d’angoisse.

C’est ce qu’on appelle le cercle vicieux de l’angoisse : une sensation physique -> interprétation catastrophique -> panique -> accentuation des symptômes.


Pourquoi certaines personnes sont plus vulnérables ?

La crise d’angoisse peut toucher tout le monde, mais certaines personnes y sont plus sujettes. Voici quelques facteurs :

  • Antécédents de traumatismes ou d’abandon : l’enfant intérieur reste en état d’alerte chronique.
  • Hérédité et fonctionnement neurobiologique : certaines structures cérébrales sont plus sensibles à la peur.
  • Hypervigilance : c’est une forme de tension permanente, souvent acquise dans l’enfance, face à un environnement imprévisible.
  • Difficulté à identifier ou exprimer ses émotions (alexithymie) : l’émotion non verbalisée s’exprime alors dans le corps.
  • Mode de vie moderne : sursollicitations, surcharge mentale, isolement, sommeil fragmenté…

Les différentes formes de crise d’angoisse

Il existe plusieurs formes de crises, souvent imbriquées :

  • Crise d’angoisse aiguë : elle surgit brutalement, souvent sans déclencheur identifié.

  • Attaque de panique nocturne : le réveil en pleine nuit, le cœur affolé, sans comprendre pourquoi.

  • Crises liées à des phobies spécifiques : peur de l’avion, de la foule, etc.

  • Crise liée au trouble panique : lorsque la peur de refaire une crise devient elle-même source d’angoisse.

Comment agir face à une crise d’angoisse ?

Face à une crise, plusieurs outils peuvent être utiles :

  • Ancrage corporel : respirer lentement, sentir ses appuis, mobiliser les cinq sens pour revenir ici et maintenant.
  • Savoir que ça va passer : une crise, aussi intense soit-elle, est toujours temporaire. Cela redonne du pouvoir.
  • Auto-hypnose ou sophrologie : apprendre à désamorcer le pic émotionnel dès les premiers signes.
  • Remettre en question les pensées automatiques : « et si je faisais une crise ? » devient « et si je m’en sortais, comme les autres fois ? ».

Les bienfaits de la psychothérapie

Les approches thérapeutiques sont nombreuses pour aider à comprendre et traiter ces crises :

  • Thérapies comportementales et cognitives (TCC) : efficaces pour briser les cercles vicieux de la peur.

  • Thérapie ACT : basée sur l’acceptation des émotions et l’engagement vers ses valeurs.

  • Psychanalyse : pour explorer les racines inconscientes de l’angoisse, et pacifier les conflits internes.

  • Hypnose thérapeutique : pour reprogrammer en douceur le système d’alerte et retrouver des ressources.