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« Ce n’est pas en regardant la lumière qu’on devient lumineux, mais en plongeant dans son obscurité. »

Carl Gustav Jung

Nous portons tous en nous un enfant oublié. Cet enfant, souvent ignoré ou minimisé, continue pourtant d’exister au plus profond de notre psyché. Il pleure en silence quand nous réprimons nos émotions, il crie quand nous entrons en réaction, et il se recroqueville quand le monde semble trop dur. C’est lui, notre enfant intérieur. Le reconnaître, l’écouter, le guérir, c’est ouvrir la voie à une transformation profonde de notre rapport à nous-même, aux autres et à la vie.

Qui est l’enfant intérieur ?

L’enfant intérieur n’est pas une métaphore abstraite. Il s’agit d’une part vivante de notre psyché, celle qui conserve les mémoires émotionnelles de l’enfance : nos joies spontanées, nos émerveillements, mais aussi nos blessures, nos peurs, nos manques. Il est le gardien de notre vulnérabilité, de notre besoin d’amour inconditionnel, d’attention, de sécurité.

Quand nous étions petits, tout ce que nous ressentions — la peur, l’abandon, le rejet, l’humiliation — s’imprimait sans filtre dans notre corps et dans notre inconscient. L’enfant intérieur est donc ce « nous » émotionnel, inchangé, qui continue de vivre en nous, même à l’âge adulte.

L’enfant blessé : comment les blessures du passé façonnent notre présent

Nous pensons souvent que ce qui nous fait souffrir aujourd’hui est lié aux autres ou aux événements. Pourtant, derrière chaque réaction excessive, chaque anxiété chronique, chaque besoin incontrôlé de reconnaissance, il y a souvent un enfant intérieur qui crie :
« Regarde-moi. Aime-moi. Protège-moi. »

Les blessures fondamentales (rejet, abandon, trahison, humiliation, injustice) vécues dans l’enfance restent actives tant qu’elles ne sont pas reconnues. Elles conditionnent nos croyances (« je ne suis pas assez », « je dois être parfait pour qu’on m’aime », « je ne mérite pas l’amour »), nos comportements d’auto-sabotage et nos choix relationnels.

Par exemple :

  • Un adulte qui a peur d’être abandonné pourra s’accrocher désespérément à des relations toxiques.

  • Un autre, blessé par l’humiliation, développera une carapace de fierté et de contrôle, pour ne jamais revivre cette douleur.

  • Celui qui a manqué de reconnaissance deviendra hyper-performant, pensant qu’il faut « faire » pour être aimé.

Mais ces réponses ne sont que des mécanismes de survie, mis en place par l’enfant pour se protéger. Tant que nous n’écoutons pas cette partie blessée, elle nous gouverne… à notre insu.

Les manifestations de l’enfant intérieur dans notre quotidien

Voici quelques signes que ton enfant intérieur cherche à être reconnu :

  • Tu ressens une hypersensibilité émotionnelle : tu pleures « pour rien », tu te sens blessé rapidement.

  • Tu souffres d’un vide intérieur, même entouré.

  • Tu vis des conflits répétitifs dans tes relations.

  • Tu ressens un besoin fort d’être validé(e), aimé(e), rassuré(e).

  • Tu t’auto-sabotes ou tu procrastines.

  • Tu es souvent dans le jugement de toi-même, avec un discours intérieur dur.

Ces comportements ne sont pas des « défauts », ce sont des signaux de détresse envoyés par ton enfant intérieur.

Réconcilier avec son enfant intérieur : un chemin de guérison

La bonne nouvelle, c’est que cet enfant peut guérir. Mais il ne guérit pas par le temps. Il guérit par l’attention consciente et l’amour que tu choisis de lui offrir, aujourd’hui.

Voici les étapes essentielles d’une rencontre avec ton enfant intérieur :


a) Le reconnaître

Prends conscience qu’il existe en toi. Peut-être n’a-t-il jamais été vu, entendu, consolé. Donne-lui un espace. Tu peux lui parler, comme tu parlerais à un vrai enfant :
« Je sais que tu es là. Je suis désolé de ne pas t’avoir écouté plus tôt. Maintenant, je suis là pour toi. »

b) L’écouter

À travers l’écriture, la méditation, l’imagerie, les rêves… demande-lui :
« Qu’est-ce que tu ressens ? De quoi as-tu besoin ? Qu’est-ce que tu aurais voulu recevoir et que tu n’as pas eu ? »


c) Le consoler

En thérapie ou seul(e), visualise-toi en train de prendre ton enfant dans les bras, de le réconforter, de le rassurer.
Dis-lui :
« Tu n’es pas seul. Je t’aime tel que tu es. Ce qui t’est arrivé n’était pas de ta faute. »
Ces mots ont un pouvoir réparateur immense s’ils sont dits avec sincérité.


d) Répondre à ses besoins

L’enfant intérieur a besoin de jeux, de joie, de créativité, de tendresse. Ce n’est pas « infantile » que de répondre à ces besoins. C’est vivant.

Autorise-toi à jouer, danser, peindre, chanter, rêver. Réintègre ces espaces dans ta vie, et tu verras ton énergie changer.

Ce que guérir son enfant intérieur transforme profondément

Quand tu guéris ton enfant intérieur, quelque chose se stabilise en toi. Tu ne réagis plus comme un enfant blessé, mais comme un adulte conscient. Tu deviens ton propre parent intérieur.

Tu commences à :

  • poser des limites saines,

  • exprimer tes besoins sans honte,

  • pardonner (à toi-même et aux autres),

  • sortir des relations de dépendance affective,

  • sentir une paix intérieure plus durable.

Et surtout, tu te reconnectes à ton essence profonde : spontanée, intuitive, vibrante. Cette essence que tu étais avant que les blessures ne te recouvrent.

Petit rituel pour rencontrer ton enfant intérieur

Voici un exercice doux à faire chez soi :

  1. Trouve un endroit calme.

  2. Ferme les yeux. Respire profondément.

  3. Imagine une pièce, un jardin ou un lieu de ton enfance. Visualise-toi enfant, tel que tu étais à 5 ou 7 ans.

  4. Regarde-le, approche-toi.

  5. Demande-lui : « Comment te sens-tu ? » — « Que puis-je faire pour toi ? »

  6. Reste avec lui. Parle-lui, console-le. Promets-lui que tu seras là, désormais.

  7. Ouvre les yeux quand tu sens que c’est le bon moment. Écris ce que tu as ressenti.

Pratiqué régulièrement, ce rituel peut réactiver des souvenirs enfouis, libérer des émotions et ouvrir un dialogue puissant avec ton moi profond.

Vers une présence à soi plus aimante

Reconnaître, guérir et aimer son enfant intérieur, ce n’est pas se replonger dans le passé, c’est se réconcilier avec soi-même. C’est cesser de se juger, cesser de se fuir, cesser de demander aux autres de réparer ce qu’ils ne peuvent pas.

C’est devenir un adulte libre et relié à son cœur. Un adulte capable de vivre, non plus en réaction à ses blessures, mais en présence, en responsabilité, en joie.

Et si aujourd’hui, tu prenais le temps d’écouter cette petite voix en toi ?
Car peut-être… elle attend juste que tu lui dises :
« Je suis là. Je ne t’abandonnerai plus. »