On ne peut pas guérir de la bipolarité, mais il existe plusieurs traitements qui permettent de réduire la fréquence, la durée et l’intensité des épisodes de crises et d’améliorer la qualité des intervalles libres. La meilleure méthode pour contrôler les crises lorsqu’on souffre de trouble bipolaire est la psychothérapie. 

Qu’est-ce que la psychothérapie ?

La  psychothérapie est définie comme étant « un traitement pour un trouble mental, pour des perturbations comportementales ou pour tout autre problème entraînant une souffrance ou une détresse psychologique qui a pour but de favoriser, chez le client, des changements significatifs dans son fonctionnement cognitif, émotionnel ou comportemental, dans son système interpersonnel, dans sa personnalité ou dans son état de santé. Ce traitement va au-delà d’une aide visant à affronter les difficultés courantes ou d’un rapport de conseils ou de soutien ».

Il existe officiellement  plus de 200 formes de psychothérapie répertoriées.

Comment fonctionne la psychothérapie de soutien sur les personnes bipolaires ?

La psychothérapie vise à aider une personne atteinte de trouble bipolaire à accepter et à comprendre son diagnostic, à faire face à divers types de stress, à améliorer ses relations interpersonnelles et à reconnaître les symptômes prodromiques avant une récidive. La thérapie comportementale cognitive, la thérapie axée sur la famille, et psychoéducation ont le plus de preuves d’efficacité en matière de prévention des rechutes, alors que la thérapie du rythme interpersonnel et social et de la thérapie cognitivo-comportementale apparaissent les plus efficaces en ce qui concerne les symptômes dépressifs résiduels.

La thérapie centrée sur la famille

La thérapie centrée sur la famille (FFT) inclut à la fois la personne atteinte de TB et ses parents, son conjoint ou d’autres membres de la famille. La FFT dure généralement environ 12 séances (selon les besoins de la famille) données par un seul thérapeute. Les premières sessions se concentrent sur l’éducation sur la maladie : ses symptômes et leur cycle au fil du temps, ses causes, comment reconnaître les signes avant-coureurs de nouveaux épisodes et que faire en famille pour éviter que les épisodes ne s’aggravent.

Thérapie Cognitivo-Comportementale

La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est une thérapie individuelle axée sur la relation entre les pensées, les sentiments et les comportements d’une personne. La TCC apprend aux personnes à :

• Identifier les hypothèses et les schémas de pensée négatifs, et se mettre au défi de répéter des modes de pensée plus adaptatifs.
• Surveiller leurs niveaux d’activité pour s’assurer qu’ils sont engagés dans des aspects gratifiants de leur environnement lorsqu’ils sont déprimés, et qu’ils ne sont pas trop tendus lorsqu’ils sont maniaques.  

Psychoéducation de groupe

Les personnes atteintes de trouble bipolaire se réunissent (souvent accompagnées de membres de leur famille) et sont dirigées par un animateur de groupe (soit un psychologue, soit un conseiller en santé mentale formé par ses pairs). Certains groupes sont très structurés et suivent un programme éducatif et d’acquisition de compétences. D’autres sont orientés vers le récit de l’histoire d’une personne et l’obtention de soutien et de suggestions de la part de personnes ayant vécu des situations similaires.

La psychothérapie de soutien repose sur la qualité de l’empathie, l’optimisme, la bonne transmission de l’information de façon bilatérale. Les objectifs de la psychothérapie de soutien sont les suivantes :

• Favoriser l’acceptation du trouble (au sens d’une reconnaissance et non d’une résignation)
• Lutter contre la stigmatisation de la notion de maladie mentale 
• Soutenir le patient et son entourage.
• Améliorer la qualité de l’observance et lutter contre les abus de substances
• Faciliter l’identification des symptômes annonciateurs d’une récidive
• Améliorer les relations interpersonnelles et le fonctionnement social dans les périodes inter-critiques

La personne bipolaire met ainsi en place avec le psychothérapeute un équilibre mental qui va l’aider à avoir des relations sociales plus apaisées. Le patient va prendre conscience de l’importance des routines quotidiennes et de leur efficacité dans la régulation des troubles de l’humeur.