Le trouble bipolaire ou trouble maniaco-dépressive est un trouble de l’humeur touchant entre 1% et 6% de la population. Selon une étude, ce trouble est d’autant plus fréquent chez les hommes que chez les femmes. Par contre, les risques d’être atteint de cette maladie augmentent en cas d’antécédents familiaux. Pour la plupart des cas, cette maladie survient entre l’âge de 15 ans et trente-cinq ans. La particularité de ce trouble est sa persistance pendant toute l’existence de la personne.

Quels sont les origines de ce trouble ?

Les origines exactes de cette maladie restent encore inconnues. A travers plusieurs recherches nous avons pu constater que ce trouble peut probablement reposer sur une combinaison de nombreux facteurs : physiologiques, biologiques, psychologiques et psychosociaux.

Les facteurs physiologiques

Chez les personnes souffrant de trouble bipolaire, on remarque des changements au niveau de certaines parties du cerveau. Le transfert du signal à travers diverses substances chimiques responsables dans le cerveau est perturbé (la noradrénaline, la dopamine et la sérotonine). Les troubles peuvent également être à l’origine de certaines maladies : une lésion cérébrale, une maladie thyroïdienne ou un accident.

Les facteurs biologiques

Des études de génétique comportementale ont suggéré que de nombreuses régions chromosomiques et gènes candidats sont liés à la susceptibilité au trouble bipolaire, chaque gène exerçant un effet léger à modéré .Le risque de trouble bipolaire est presque dix fois plus élevé chez les parents au premier degré des personnes atteintes de trouble bipolaire que dans la population générale; de même, le risque de trouble dépressif majeur est trois fois plus élevé chez les proches des personnes atteintes de trouble bipolaire que dans la population générale.

Les facteurs psychologiques

La personne atteinte a des difficultés à résoudre des problèmes. Elle ressent une faible confiance en soi. Selon certaines études, à l’enfance, il se peut que l’enfant développe une relation amour-haine envers ses parents. A l’adolescence, l’enfant devient indépendant. On lui demande d’obéir, il obéit mais cela va à l’encontre de ses désirs et ses besoins. En outre, l’enfant ressent l’envie de vouloir répondre aux attentes de ses parents mais ressent à la fois une colère/une haine envers leurs diverses exigences. Ce trouble peut ainsi perturber l’ego de l’enfant.

Les facteurs psychosociaux

Les événements récents de la vie et les relations interpersonnelles contribuent probablement à l’apparition et à la récurrence des épisodes d’humeur bipolaire, comme c’est le cas pour la dépression unipolaire. Dans les enquêtes, 30 à 50 % des adultes ayant reçu un diagnostic de trouble bipolaire font état d’expériences traumatisantes/abusives dans leur enfance, ce qui est associé à une apparition plus précoce, à un taux plus élevé de tentatives de suicide et à un plus grand nombre de troubles concomitants tels que le syndrome de stress post-traumatique. Le nombre d’événements stressants rapportés dans l’enfance est plus élevé chez les adultes ayant reçu un diagnostic de trouble du spectre bipolaire que chez ceux qui n’en ont pas reçu.

 

L’importance de la psychothérapie 

Cette maladie est grave, elle nécessite ainsi une psychothérapie de soutien et une psychoéducation pour que le patient apprenne à y faire face et à mieux gérer son comportement.

Plus le patient est pris en charge rapidement, plus il a de la chance de s’en sortir facilement. En général, la prescription d’un régulateur d’humeur est indispensable. Mais pour que le traitement soit efficace, il faut l’accompagner par une thérapie cognitivo-comportementale ou par une psychanalyse qui permet d’identifier la véritable source du trouble bipolaire afin de trouver le traitement adapté. Cela est nécessaire surtout si la bipolarité a déjà des conséquences graves sur la vie sociale, personnelle et professionnelle de la victime. L’objectif est d’aider le patient à gérer son stress grâce à des stratégies d’adaptation afin d’éviter les épisodes de manie et de dépression.