Il s’agit d’une phobie qui altère la sphère sociale d’un individu, et consiste à avoir terriblement peur que les autres sentent sur soi une mauvaise odeur. « Automysophobie » vient des termes « auto », signifiant soi, « myso », qui renvoie à la saleté, et « phobie » qui signifie peur. Cette phobie engendre la crainte permanente d’être jugé par son entourage.
Les conséquences de l’automysophobie
- Le besoin de prendre plusieurs fois un bain ou une douche dans la journée pour ne pas se sentir sale
- Le fait de toujours se méfier du jugement des autres et de guetter chaque regard ou expression du visage des autres qui pourraient signifier que la personne est en train de nous juger, à cause de quelque chose qu’elle aurait senti à notre contact
- La claustrophobie, c’est-à-dire que la personne atteinte a peur d’être dans des espaces clos avec d’autres personnes qui pourraient sentir quelque chose
- L’impossibilité de sortir de chez soi à moins d’être sûr de ne pas sentir mauvais
- Éventuellement aussi une consommation massive de parfum
Comment devient-on automysophobe ?
L’origine de l’automysophobie est identique à celle des autres phobies. En effet, elle est provoquée par la combinaison de plusieurs évènements déclencheurs. Cela provient généralement d’une expérience traumatisante durant l’enfance de la personne atteinte. L’hérédité, la génétique et la chimie du cerveau se combinent aux expériences de la personne jouant un rôle majeur dans l’accroissement des phobies. Par exemple, un enfant se fait réprimander sévèrement par l’enseignant devant ses copains de classe parce qu’il est sale et qu’il sent mauvais. Si en plus de ces réprimandes,il doit subir les brimades de ses compagnons, il développera peut-être alors un traumatisme qui le suivra toute sa vie. Il pensera sans cesse qu’il dégage une odeur nauséabonde et que tout le monde le sait, en parle et s’éloigne de lui en conséquence.
Quels sont les symptômes de l’automysophobie ?
Comme pour les autres phobies, les symptômes peuvent être physiques et psychologiques :
- Rythme cardiaque irrégulier
- Transpiration excessive
- Tremblements
- Nausées
- Bouche sèche et incapacité à articuler
- Anxiété extrême et crises de panique
Ces symptômes peuvent apparaître individuellement ou en même temps, en fonction du niveau de peur de la personne. Il faut noter que l’apparition de l’automysophobie peut signer aussi la fin de la vie sociale de la personne atteinte. En effet, la personne ne sort plus par peur d’être jugée pour son odeur corporelle, et s’éloigne des autres pour la même raison.
Est-ce qu’il y a un moyen de soigner l’automysophobie ?
Il faut aller consulter un spécialiste de santé mentale (psychanalyste, psychothérapeute…) pour soigner une phobie. Ainsi, l’automysophobe participera à des séances de thérapie. Les thérapies les plus utilisées sont :
- La thérapie d’exposition : qui consiste à exposer progressivement l’individu aux éléments déclencheurs de ses peurs. Il apprendra ainsi à affronter son traumatisme et à faire face à la société ;
- La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : elle consiste à améliorer progressivement les pensées de la personne pour lui faire accepter la vie réelle. Le spécialiste de santé mentale analysera à travers différents entretiens les origines de la peur de l’individu, et essaiera de transformer les pensées négatives à l’origine de la phobie en pensées positives et rationnelles. Elle peut être associée à la thérapie d’exposition pour plus d’efficacité. Les effets de la TCC se font ressentir rapidement sur le patient : dès la 4ème séance, le patient commencera à ressentir un certain soulagement ;
- La psychanalyse : elle se fait à l’aide d’un spécialiste qui aidera le patient à ouvrir son subconscient à la suggestion, de façon à modifier un ou plusieurs comportements. Le spécialiste essaiera également de connaître les origines de la phobie à travers l’histoire du patient.
L’automysophobie est très handicapante et les conséquences qu’elle a sur la vie du patient sont très lourdes. Il est donc nécessaire de la prendre en charge très rapidement en sollicitant l’intervention d’un thérapeute. Les proches des malades peuvent adopter une attitude positive et solidaire vis-à-vis du malade, et lui donner un réel sentiment de confiance pour qu’il puisse avancer dans sa cure.
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