Avez-vous peur de voir votre compagnon vous quitter un jour ? Êtes-vous angoissé à l’idée d’être séparé de l’un de vos proches ? Ces petites idées parfois nous traversent l’esprit et parsèment notre humeur de mauvaises ondes, en restant généralement passagères ; l’idée passe, puis on l’oublie. Pour certaines personnes en revanche, convaincues que ce scénario se produira d’une façon imminente, cette inquiétude est constante. Elle devient obsessionnelle, au point de rendre leur vie et celle de leurs proches infernales. Ces personnes souffrent d’une phobie de la séparation. En quoi consiste-t-elle ? Comment se manifeste-t-elle, et y a-t-il des traitements pour soigner ce trouble ? Faisons le point sur cette phobie.
Qu’est-ce que la phobie de la séparation ?
La peur de la séparation affecte aussi bien les enfants que les adultes. Elle renvoie à l’inquiétude de perdre quelqu’un ou quelque chose de cher ; la victime se sent en sécurité lorsqu’elle est en compagnie d’une personne, d’un objet ou dans un lieu particulier, mais elle pense de manière permanente qu’il lui sera insupportable d’en être séparé. Elle ne se sent rassurée qu’en présence de cette personne ou de cet objet.
Chez les enfants, cette phobie est causée par une peur d’être négligé, délaissé ou oublié par ses proches. Elle débute dans la plupart des cas dès la première séparation dans leur chambre lorsqu’ils sont en bas âge, ou suite au divorce de leurs parents. Les enfants ressentent alors une crainte et un manque d’affection qui les conduit à réagir étrangement. Chez les adultes, cette peur est parfois liée à la crainte de voir son partenaire s’éloigner ou de voir mourir leurs proches. On peut également l’associer à une dépendance importante vis-à-vis de quelqu’un ou de quelque chose.
Comment se manifeste la phobie de la séparation ?
La phobie de la séparation se manifeste dans la plupart des cas par une peur panique incontrôlée, et une sensation de solitude. Chez les adultes, la personne phobique ne se rend jamais compte de l’amour que son entourage lui porte ; elle envisage systématiquement le pire, et peut même éprouver des crises de jalousie maladive, dont les conséquences sur sa vie de couple ou de famille s’avèrent généralement désastreuses. La phobie se manifeste par des signes caractéristiques : douleurs abdominales, sensation de boule dans l’estomac, tremblements, transpiration, troubles respiratoires, culpabilité permanente et humeur dépressive sont autant de symptômes que peut présenter une personne atteinte de phobie de la séparation. Chez les enfants, cette peur se traduit par des pleurs, une difficulté à s’endormir, des cauchemars répétitifs, des maux de ventre, des maux de tête, des vomissements, un changement soudain de comportement, des réactions excessives, un refus de rester seul dans une chambre, l’exigence de la présence d’une personne quand ils restent dans une autre pièce ou bien encore un comportement trop « collant ». On peut citer également des demandes incessantes ainsi qu’une exigence d’attention permanente. Parfois, les enfants imaginent des scénarios dramatiques, ce qui peut les amener à plonger dans une certaine forme de solitude.
Quelle prise en charge choisir pour vaincre la phobie de la séparation ?
À l’image des autres types de peur irrationnelle, le traitement de la phobie de la séparation n’est pas compliqué si la prise en charge débute très tôt. La thérapie cognitivo-comportementale est la meilleure approche pour soigner ce type de troubles. Cette technique permettra de vous faire prendre conscience de la source de votre angoisse, et l’ôter ainsi de votre esprit en la rationalisant.
Le thérapeute pourra vous redonner goût à la vie en vous prodiguant de multiples conseils : profitez de chaque instant que vous passez avec vos proches par exemple, et acceptez qu’ils aient besoin d’intimité, et ne soient pas tenus d’être toujours disponibles. Vous pouvez également envisager la psychanalyse, qui a montré de bons résultats dans le traitement de la phobie de la séparation.
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