L’anthelmophobie est une phobie spécifique correspondant à la peur irraisonnée des vers. Cette peur s’étend aux larves, aux asticots et à tous les invertébrés présentant un corps mou et allongé. L’origine la plus proche du mot est « helminthe ». Ce nom vernaculaire désigne les vers parasites sous tous leurs aspects. Ainsi, l’anthelmophobie est plus connue sous d’autres appellations telles que : scoleciphobie, vermiphobie ou encore helminthophobie.
Classée parmi les zoophobies, l’anthelmophobie touche des millions d’individus dans le monde. En particulier les enfants qui ont souvent l’occasion de rencontrer des vers de terre. La peur se dissipe normalement avec le temps, au fur et à mesure que les enfants s’intéressent à d’autres sujets. Toutefois, certains d’entre eux ne réussissent pas à se séparer de cette peur, la transformant ainsi en phobie.
Les vers et le manque d’hygiène
L’aversion des vers est rarement due à leur morphologie. Sinon, l’anthelmophobie aurait été associée avec l’ophiophobie qui désigne la peur des serpents. Pour les personnes touchées par cette phobie, la présence des vers chez eux peut être synonyme de manque d’hygiène.
Les vers participent pleinement à l’équilibre de la vie. Ils n’en demeurent pas moins associés à des contextes peu hygiéniques. La seule vue de ces vers vivants et se tortillant par terre suffit à provoquer cette phobie. À cela s’ajoutent les larves qui dévorent les organismes en décomposition.
À côté, tout le monde ou presque a déjà croqué une pomme rongée par un tout petit vers. Toujours dans cette optique, les vers sont cultivés dans certaines régions du globe. Ils constituent même un aliment, dont les apports nutritifs sont très plébiscités. Notons par exemple les vers de farine.
Qui dit manque d’hygiène dit maladies : ascardiose, héminthose, filariose de Brancroft. D’ailleurs, les vers parasites ont besoin d’un hôte pour vivre. Ces hôtes peuvent être des plantes, mais sont pour la plupart des animaux, à l’instar des humains. Il n’est pas rare qu’une personne anthelmophobe soit effrayée rien qu’à l’idée de penser que des vers vivent et dévorent lentement son corps.
Les symptômes de l’anthelmophobie
Le seul fait de penser aux vers peut créer un malaise chez l’anthelmophobe. L’angoisse va atteindre son paroxysme en présence de l’objet de la phobie. Si certains vont crier de toute leur force, d’autres seront au contraire pétrifiés jusqu’à perdre connaissance. Les crises de panique ne sont pas à écarter. L’aversion instinctive pousse souvent à agir de manière irrationnelle.
L’anthelmophobie présente également d’autres symptômes communs à toutes les phobies. Par exemple, l’irritation, la démangeaison ou encore l’hyperhidrose (transpiration excessive). Quelle que soit sa manifestation physique, la souffrance psychique engendrée par la phobie reste bien présente. Cette souffrance est particulièrement douloureuse lorsque la phobie atteint un niveau obsessionnel. À noter toutefois que les symptômes se manifestent différemment d’une personne à une autre et en fonction de l’ampleur de sa phobie.
Comment traiter et/ou vaincre l’anthelmophobie
Le traitement d’auto-préservation est réalisé par l’anthelmophobe lui-même. Ce dernier cherchera naturellement à éviter toute confrontation avec l’objet de sa phobie. Par exemple, en évitant les endroits peu hygiéniques. Ce traitement est efficace pour gagner du temps et se préparer à combattre la peur. Bien sûr, tôt ou tard, l’anthelmophobe devra faire face à sa phobie.
Si l’anthelmophobie prend le dessus, celle-ci va empiéter significativement sur la vie sociale de la personne. L’évitement sera donc plus drastique. Ainsi, l’anthelmophobe va se renfermer sur lui-même et faire abstraction de toute activité susceptible de le mettre face à ce qu’il ressent comme un danger. Par exemple, en évitant les jardins, la campagne ou en vivant dans une demeure dénuée d’êtres vivants.
Les symptômes de l’anthelmophobie peuvent être traités par la médication. Les anxiolytiques vont calmer les angoisses et les anxiétés excessives. Les antidépresseurs, quant à eux, sont utilisés pour les cas les plus extrêmes. Par exemple, en cas de crise de panique. Bien sûr, les médicaments ne soignent pas la phobie, ils permettent uniquement d’atténuer les symptômes. Il revient donc à la personne touchée par la phobie de vaincre sa peur avec le soutien d’un professionnel.
Différents choix s’offrent à l’anthelmophobe pour vaincre sa peur. Le premier consiste à se rapprocher d’un psychanalyste. Celui-ci utilise une approche classique, en pointant la phobie comme manifestation d’un problème psychologique. Le second choix revient à se rapprocher de thérapeutes. Ces derniers vont directement s’attaquer aux symptômes, en désensibilisant la personne quant à l’objet de sa phobie. Les thérapies sont nombreuses et offrent de bons résultats. La plus connue est la TCC ou thérapie cognitivo-comportementale.
La peur est bien là pour une raison : ce sont des individus au corps mou qui n’ont pas des yeux ou des pattes.
Psychologiquement c’est la fausse impression d’objet inanimé qui rend les vers terrifiant, on a l’impression qu’on est en sécurité parce que ce sont des choses qui paraissent sans vie, mais ils bougent il faut les prendre en considération donc notre cerveau joue énormément de confusion à ce niveau là. Je suis un ancien anthelmophobe (plutôt helmintophobe) qui a déniché lui même les raisons de sa phobie.