L’autopunition ou le désir d’être puni est une tendance évoquée par Freud. Cet acte pousse certains sujets à s’infliger des souffrances et à rechercher des situations douloureuses, dans le but de neutraliser un sentiment de culpabilité inconscient.
Les théories du désir d’être puni selon Freud
Freud a utilisé le « désir d’être puni » et « l’autopunition » tout au long de son travail. Dans le premier concept, l’accent était mis sur le sentiment de culpabilité inconsciente et sur le masochisme propre à l’ego, qui exige une punition venant du surmoi ou de l’extérieur. Tandis que le second terme soulignait l’activité punitive du surmoi, à laquelle l’ego se soumet.
Le surmoi tire, à son tour, son énergie du renversement du sadisme en auto-sadisme. La punition était alors appliquée sans recours à un objet extérieur, par l’intervention de la dualité topographique interne de l’ego-surmoi.
Désir d’être puni et culpabilité
Très tôt dans sa carrière, Freud a commencé à remarquer un certain nombre de phénomènes et de symptômes qui traduisaient une forme d’autopunition. Il aborde les symptômes et affirme qu’elle constitue un compromis entre la libido et le désir de punition, fondé sur des sentiments hostiles envers les parents.
Dans l’interprétation des rêves, il distingue certains « rêves de punition », dont la valeur punitive permet la levée de la censure et par là, la réalisation de certains désirs.
Par la suite, tout le domaine de la pathologie et toutes les souffrances qui y sont liées ont été envisagés dans la perspective de l’autopunition.
Autopunition pour satisfaire des sentiments de culpabilité inconscients
- Dans la névrose obsessionnelle, où l’auto-reproche et le comportement d’autopunition étaient liés à des sentiments réprimés, agressifs, hostiles et cruels.
- Dans la mélancolie, où la compulsion d’autopunition peut conduire au suicide. Dans un accès de mélancolie, il y a introjection de l’objet perdu et possibilité de déchaîner le sadisme contre l’objet. Sans introjection, la culpabilité du mélancolique empêche le sadisme d’émerger. Après l’introjection, le sadisme peut régner sans contrôle, car il est aussi une attaque sur le sujet, devenant l’autopunition.
Désir d’être puni : l’ego et le surmoi
Dans la seconde topographie, Freud attribue au surmoi le rôle punitif auquel se plie l’ego, et la culpabilité devient une tension entre les deux entités.
Il a également souligné que certains comportements peuvent être motivés par la recherche d’une punition. Par exemple, le sujet transgresseur, en obtenant une punition, cherche à satisfaire un désir de satisfaction masochiste.
Freud s’intéresse particulièrement à ce qu’il appelle la réaction thérapeutique négative, où le sadisme refoulé du patient l’incline à saboter la cure. Ceux-ci combinent la vengeance contre le thérapeute avec l’autopunition.
La différence entre culpabilité et masochisme
Des travaux plus récents ont tenté de distinguer plus clairement la culpabilité du masochisme moral. Théoriquement, on peut déduire que dans la culpabilité névrotique, le sadisme du surmoi est en contrôle, tandis que dans le masochisme moral, l’ego érotise le sentiment de culpabilité. Le désir de punition est alors resexualisé de manière régressive, devenant la source de satisfactions masochistes.
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